Mathilde Joanny est la fondatrice de Porcelaine Sauvage. Elle a complété la formation en Lancement d’une entreprise au SAJE en 2021. Avec son projet d’affaires, elle croit à l’importance de s’entourer de beauté pour le bien être que ça peut apporter. Elle souhaite le transposer dans le quotidien des gens à travers des objets et décorations faits à la main.
Après avoir grandi à Lyon en France et fait ses études en design graphique, Mathilde souhaitait poursuivre son parcours académique en médias interactifs. Motivée par ce programme contingenté en France et disponible à Montréal, elle s’est dit « GO ». C’est donc il y a 9 ans qu’elle est arrivée seule, sans même avoir mis les pieds au Canada auparavant. Au départ, elle souhaitait travailler dans des milieux culturels et technologiques pour apporter ses idées et construire des projets. Rapidement, son aventure professionnelle a pris une tout autre tournure pour la diriger vers sa passion première…
Je suis passionnée de fait main. Déjà toute petite, je bricolais beaucoup avec ma mère et grand-mère. J’aime faire les choses par moi-même, j’apprends constamment ! Par exemple, l’été dernier, je me suis construit un îlot de cuisine parce que je ne trouvais pas ce qui me convenait dans le commerce… J’ai mes fortes valeurs environnementales aussi qui me poussent à avancer dans la vie et c’est pour ça que je fais mes créations à partir d’éléments recyclés ou naturels.
Quelles ont été les plus grandes influences de votre vie pour vous lancer en entrepreneuriat ?
Le premier déclencheur qui m’a influencé à me lancer en entrepreneuriat, avant même de savoir ce que je voulais faire, ç’a été de travailler en entreprise. J’ai trouvé que la créativité c’était trop dans un cadre de 9 à 5. Sortir les idées pour les projets des clients avec ton boss qui vient redire quelque chose sur ton travail, ça me convenait moins. Moi, je préfère créer, faire ce que j’aime et ensuite, les gens s’ils aiment ça, c’est eux qui viendront pour acheter et sans demander de modifications. Ç’a vraiment été le déclencheur pour me lancer à mon compte ! Autour de moi, j’ai rencontré plein d’entrepreneurs qui se lançaient en même temps.
Comment est née votre passion pour la revalorisation d’objets ?
À la base, j’ai une amie qui m’a initiée aux friperies. On y allait pour trouver des vêtements uniques pour s’éloigner de la Fast fashion. Tranquillement, j’ai commencé à regarder la petite vaisselle vintage et ça me rappelait mes grands-mères avec leurs petites tasses fleuries. J’ai donc commencé à en collectionner pour moi et au bout d’un moment, j’en avais beaucoup et j’ai pensé à les transformer en bougies. Je trouvais que c’était une bonne idée d’avoir une création à double usage, à la fin elles peuvent être utilisées pour boire son thé ou son café. Donc en 2018 j’ai commencé à partager mes bricolages sur Instagram. En 2019, j’avais une boutique Etsy et j’ai fait les Puces POP à Montréal, mais c’est vraiment en 2021 que je me suis lancée à fond avec Porcelaine Sauvage.
À quel moment avez-vous cru nécessaire d’obtenir les services du SAJE Montréal Centre ?
Quand j’ai commencé à avoir plein d’idées dans tous les sens, j’ai compris que j’étais en train de m’éparpiller. J’avais besoin d’un cadre pour clarifier et structurer mon projet intelligemment. Finalement, avec les exercices qu’on fait dans la formation, et qui nous amènent à réfléchir, j’ai pu mettre mes idées bout à bout et y trouver un sens. Seule, on ne sait pas trop par où commencer et en plus, je ne connaissais pas tant l’administration des entreprises au Québec.
Qu’est-ce que ça vous a apporté ?
Ce qui m’a le plus aidé ce sont les exercices d’objectifs et résultats. Ça m’aide encore à m’organiser au quotidien. Il y a aussi l’entraide de la cohorte, l’esprit du groupe ça aide vraiment. Les questions que les autres posent et le fait qu’on soit tous à des stades différents dans nos projets, ça aide. Soit qu’on est passé par là, soit quelqu’un d’autre est passé par l’étape à laquelle on est rendue.
Qu’est-ce qui vous permet d’offrir des ateliers en présentiel en plus de tenir une boutique en ligne avec vos créations ?
Je travaille dans une petite boutique de plante. Sarah, la créatrice est d’ailleurs une autre entrepreneure, qui a aussi fait le SAJE. Je l’avais rencontrée aux Puces POP en 2019 et nous avons gardé contact… Ça fonctionne bien avec mon univers, je peux donner des ateliers là-bas et vendre mes créations. Je l’aide avec la programmation des ateliers. Ensemble, on va chercher d’autres personnes qui peuvent aussi donner des cours. Le fil conducteur c’est vraiment le thème végétal. Par exemple moi, c’est avec les jardinières en macramé et les cadres de fleurs séchées. En étant à la boutique, je peux échanger avec les gens et leur expliquer mon processus de création. C’est définitivement une opportunité.
Comment assurez-vous votre inventaire de base avec un modèle d’économie circulaire ?
Avant j’allais toutes les semaines en friperie. Maintenant, j’ai accumulé un bon inventaire donc je n’ai plus besoin d’y aller autant pour continuer. Ce qui est naturel, je le ramasse l’été, je fais sécher et je stocke ! Avec le temps, lorsque mes besoins augmenteront, je pourrai concentrer certaines journées pour chercher mes matériaux ou m’associer avec d’autres personnes qui vendent des choses vintages. Les bases comme la corde et la cire, je les achète à Montréal, et en ligne à Vancouver en très grosses quantités.
Qu’aimeriez-vous offrir comme conseils à ceux qui souhaitent démarrer leur entreprise ?
De ne pas se décourager ! Ça prend du temps avant de voir les résultats concrets de nos efforts, mais ça vaut le coup. Je dirais de bien s’entourer dès le départ ; j’ai pris des formations pour m’aider et tout de suite, j’ai engagé une comptable. Il faut déléguer, on ne peut pas tout faire. Sinon, sur le long terme on se brûle.
…
Nous remercions Mathilde Joanny, fondatrice de Porcelaine Sauvage pour cette entrevue. L’équipe du SAJE lui souhaite beaucoup de succès dans cette aventure entrepreneuriale.