Anna-Kim a grandi en Gaspésie, dans le village où elle a acheté l’entreprise Camping Chalets Mer & Montagne.
Lorsqu’elle était plus jeune, sa mère était cheffe propriétaire d’un restaurant à Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine. C’est d’ailleurs à cet endroit qu’Anna-Kim a vécu ses premières expériences de travail à l’adolescence. À 17 ans, elle déménage à Montréal pour étudier en théâtre. Pendant ce temps, elle entretient toujours sa passion pour la restauration. C’est ce qui l’a motivé à obtenir un diplôme en service professionnel et en sommellerie à l’ITHQ. Elle poursuit donc sa carrière dans ce domaine pendant 12 ans et parvient à monter les échelons, jusqu’au poste de gestionnaire pour une grande chaîne, à l’âge de 29 ans. Avec le temps, certains aspects de son travail affectaient son rythme de vie personnel et l’idée de retourner dans sa région natale pour démarrer sa propre entreprise a fait du chemin. L’envie de se rapprocher de la nature se faisait sentir et quelque chose la gardait accrochée à la région Gaspésienne… Pendant ses vacances, elle adorait y louer des chalets dans un camping. Elle avait d’ailleurs mentionné au propriétaire son intérêt d’assurer la continuité au moment où il souhaiterait vendre pour prendre sa retraite. C’est à cette période qu’elle a découvert le SAJE. Ça lui a permis de rédiger son plan d’affaires dans le but d’acheter le fameux camping ! Devenu son associé, son ami Pierre-Emmanuel l’a suivi dans le projet. Natif de Gatineau, Pierre-Emmanuel possède un bagage similaire. Diplômé de l’ITHQ en gestion d’établissement de restauration, il a passé de nombreuses années à travailler dans le milieu à Montréal.
Mission
Camping Chalets Mer & Montagne à pour mission d’offrir un éventail d’hébergements pour tous les prix et toutes les envies. La cantine de la place, Le Shack à Guédilles de son côté permet de présenter un menu avec un maximum de produits locaux et biologiques de la Gaspésie et du Québec. Le tout pour faire vivre aux gens une expérience qui se distingue par la qualité !
Qu’est-ce que la mesure Soutien au Travail Autonome du SAJE vous a apporté ?
« Je voulais voir les possibilités et savoir si sur papier, ça avait du sens d’acheter le camping. Finalement, après deux ans de cours et de longues démarches pour la reprise d’entreprise, ça a fonctionné ! D’ailleurs, la mentore du SAJE qui m’accompagnait a été extraordinaire. Encore aujourd’hui, si j’ai des questions, je peux l’appeler. »
Anna-Kim
À quoi doit-on s’attendre lorsqu’on fait l’achat d’une entreprise existante ?
« Il y a la possibilité que l’entreprise ne soit pas à son plein potentiel lors de l’achat. »
« Mon pire cauchemar a été la non-sécurité entre la fin du cours Soutien au Travail Autonome et l’achat de l’entreprise. Il y a un manque d’encadrement avec la caisse et le gouvernement, pour les documents à remplir. Je me suis sentie seule dans le processus. Une journée, tout va bien ; l’autre, il manque 4 documents pour avant-hier et souvent sans savoir ou aller les chercher. Ensuite, j’ai dû faire face à la difficulté de trouver les différents services en région. Les spécialistes, ils sont moins nombreux et plus éloignés. Ça prend donc plus de temps et d’argent. »
Anna-Kim
Quels sont les principaux défis rencontrés ?
« D’abord, ça n’existe pas un baccalauréat en camping et la première année, c’était aussi notre première expérience en tant qu’entrepreneurs donc tout était à apprendre. »
« Ensuite, la deuxième et troisième année c’était la pandémie. On était donc dans l’insécurité de ne pas savoir si l’on devait embaucher plus de personnel ou non et de ne pas pouvoir évaluer si au niveau des infrastructures nous allions avoir assez d’espaces. Ça a été un moment d’apprentissage énorme. Maintenant, on a un beau bagage derrière nous et l’on a le mode solution assez aiguisé ! »
« Le gros défi a été de voir ou l’on devait mettre notre énergie pour que ça soit efficace, sans affecter nos standards de service à la clientèle. La première année, je voulais tout faire moi-même. Par la suite, je dois dire qu’on a su s’entourer des bonnes personnes. De fils en aiguille j’ai engagé une comptable et une amie qui s’occupe des réseaux sociaux. On vient aussi de s’équiper d’un système de réservation en ligne. Je dirais que ça nous a appris à essayer de nous alléger et nous sommes rendues avec une belle équipe de 5 employés. »
Anna-Kim
Quels sont les changements majeurs que vous observez dans le secteur du tourisme, depuis la pandémie ?
« Il y a eu moins de touristes de l’extérieur du pays avec leur grosse roulotte. Les gens arrivaient plus légers et cherchaient à être hébergés à moindre coût. Au niveau de la clientèle, comparativement à avant, où l’on accueillait plus de boomers et de familles, on a observé un achalandage plus jeune. Des clients fin vingtaine et début trentaine qui souhaitaient explorer et qui avaient un peu plus de moyens. Ils ne venaient pas seulement pour aller à la pêche ; ils étaient plus curieux et cherchaient à découvrir des endroits locaux de la Gaspésie. Tout ça nous a demandé plus d’adaptation pour accommoder ces nouveaux besoins. »
Pierre-Emmanuel
Comment voyez-vous votre projet évoluer à long terme ?
« Avec notre cantine, Le Shack à Guédilles et le nouveau bar qui s’en vient, les affaires évoluent très bien et on a une super bonne réponse de la clientèle. Ceux qui venaient depuis 10 ans et qui reviennent apprécient les nouveautés et ça crée un engouement. C’est certain qu’éventuellement, on va atteindre une limite de ce qu’on peut faire sur le camping. Donc au niveau de l’expansion, on devra peut-être aller ailleurs vers d’autres projets. Est-ce que ce sera un restaurant dans le village ? »
Pierre-Emmanuel
Suivez l’évolution d’Anna-Kim et Pierre-Emmanuel sur les médias sociaux ! Nous remercions nos deux entrepreneurs pour cette entrevue. On espère que ça vous donnera envie de partir en vacances ou de vous lancer en entrepreneuriat !