Pour la création de My Little Flower Girl, le mauvais moment vécu par l’industrie du mariage, était selon Geneviève Samson, sa plus grande opportunité !
Native de Québec, Geneviève est arrivée à Montréal dans le but de faire ses études en design et commercialisation de la mode ainsi qu’une maîtrise en commerce électronique. Déjà au cégep, elle souhaitait se lancer en affaires et pourtant, une fois les diplômes en main, elle ne l’a pas fait. Elle a toutefois cumulé de formidables expériences de travail telles qu’enseigner à l’université, travailler pour une designer connue et même pour le Cirque du Soleil.
En entrevue, elle mentionne que les opportunités professionnelles qui se sont ouvertes à elle ne lui ont pas donné le temps de se poser ni de s’ennuyer à travers les défis qu’on lui confiait. Et ce, jusqu’à ce que la pandémie arrive et qu’elle perdre son emploi. Confinée à la maison avec ses enfants, elle a réalisé que c’était sans doute un signe et le bon moment pour enfin démarrer son entreprise. Geneviève s’est dit : « Le fait que les acteurs de l’industrie vivent des difficultés à cause de la pandémie va peut-être faire de la place pour moi. Il y a peut-être des gens qui vont choisir de fermer leurs portes et se réorienter ». Pour elle, c’était le plan idéal ! Ça lui donnait le temps de bâtir son plan d’affaires et organiser ses actions.
D’où est venue l’idée de My Little Flower Girl ?
« En 2020, j’ai commencé à dresser des listes d’idées pour me lancer. À un moment, ça m’est revenu ; en 2017 [lorsque j’organisais mon mariage] ça avait été difficile de trouver des robes de bouquetières dû au manque de choix sur le marché. J’avais trouvé mon expérience complexe et lourde. J’ai fini par confectionner moi-même les robes de mes belle-filles. »
« Évidemment, l’industrie du mariage me parlait déjà beaucoup, d’un point de vue émotif, puisque je suis mariée et que j’ai des enfants. Toutefois, je devais vérifier la viabilité de mon projet d’affaires, afin de savoir si j’étais la seule à rencontrer ce problème-là. Je me suis donc inscrite à tous les groupes Facebook de futurs mariés et j’ai partagé un sondage à environ 300 personnes. Ça m’a d’ailleurs permis de découvrir d’autres problématiques que je ne connaissais pas. Par exemple ; les femmes avaient de la difficulté à trouver des robes disponibles dans un grand éventail de tailles pour habiller toutes leurs bouquetières de la même manière. »
Quelle est la mission de My Little Flower Girl ?
« C’est un site web 100 % dédié aux bouquetières, offrant une expérience clé en main et sans tracas aux futurs mariés afin de les aider à partager leur grand jour avec une toute petite. »
Comment parvenez-vous à vous démarquer ?
« Je souhaite éviter aux gens de se casser la tête ! J’offre des robes, des accessoires et des souliers achetés en gros auprès de fournisseurs en France. Ils sont tous peu ou pas disponibles au Québec. Ensuite, j’ai également ma ligne à moi, que je design et que je fais confectionner. Ce sont donc mes modèles exclusifs, haut de gamme, dans un style plus moderne, raffiné. Mes robes peuvent se reporter pour d’autres occasions et sont surtout confortables pour les enfants, pour qu’ils aient envie de danser et s’amuser toute la journée du mariage! »
« En faisant des recherches au départ, j’ai constaté qu’il n’y avait aucun site dans le monde dédié uniquement aux bouquetières. Alors j’ai décidé que c’est ce qui rendrait mon entreprise unique. Sur mon site 100% dédié aux bouquetières, j’ai par exemple des articles de blogue qui expliquent tous les trucs pour la préparer à la journée du mariage, comment lui faire la grande demande etc. J’ai vraiment choisi une petite niche dans une industrie gigantesque. »
Qu’est-ce qui vous a amené au SAJE ?
« Quand tu démarres, ça semble être un montage. J’avais une idée de toutes les choses à faire, mais je ne savais pas par où commencer. »
Que retenez-vous de la formation Lancement d’une Entreprise du SAJE ?
« Ça m’a permis de mieux m’organiser et de me donner une certaine discipline parce que lorsqu’on est seule, il y a tant à faire, c’est facile de faire autre chose que de travailler sur son plan d’affaires. Pour moi, le point fort, ça a été les séances de coaching. J’en prenais le plus possible. J’adorais me faire challenger. »
Quels ont été les défis marquants depuis la création de votre entreprise et comment les avez-vous relevés ?
« Je suis une personne extravertie qui adore le travail d’équipe. Lorsque je suis devenue entrepreneure, la solitude n’était pas une variable à laquelle j’avais pensée. »
« Je me suis mise à faire plusieurs programmes dans l’écosystème entrepreneurial ! Ça m’a permis de rencontrer des gens qui sont devenus comme des collègues de travail. Eux, ils travaillent sur leur entreprise et moi sur la mienne, mais on peut partager ce qu’on vit. »
–
« Évidemment la Covid. Au niveau de l’approvisionnement, il y a eu du retard dans la chaîne logistique. Il y a des délais et des frais supplémentaires de livraison pour certains produits. »
« J’ai augmenté mes prix. Les gens se marient une fois dans leur vie. S’ils viennent vers moi, c’est parce que j’offre des produits uniques et haut de gamme. J’ai vraiment assumé ça ! »
Quels conseils pourriez-vous offrir aux entrepreneurs qui s’apprêtent à démarrer ?
« Être humble et s’entourer de personnes qui sont meilleures que soi. »
« Accepter de se faire challenger et accepter que notre modèle d’affaires évolue. C’est correct qu’il change, ça ne fait pas de nous de mauvais gestionnaires, au contraire!»
« Il faut être capable de naviguer et s’adapter en fonction de notre environnement. »
Nous remercions Geneviève Samson pour le temps qu’elle nous a accordé et lui souhaitons une formidable saison de mariages !
Crédit des photos utilisées : Catherine Giroux — https://www.catherinegiroux.com/